Jean Arp, Pistil, 1950
L'Œuvre
Cette sculpture en pierre semble représenter une forme abstraite qui pousse d’un corps féminin. Le titre fait allusion à l’organe sexuel, ou à la partie femelle d’une fleur, ce qui suggère la sensualité. On décrit cette œuvre comme «biomorphique», car elle a une forme qui ressemble à quelque chose de vivant, sans être forcément réaliste ou reconnaissable.
Le Moment historique
En 1918, l’Europe a vu la fin de la Première Guerre mondiale et l’épidémie terrible de la grippe, deux phénomènes qui ont causé la mort de millions de personnes. Pour beaucoup de jeunes artistes et intellectuels, la raison avait disparu pour toujours, pour céder la place au cynisme et à la notion que le monde est absurde. Ces sentiments ont continué après la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945).
Le Genre
Dans les années 1920, plusieurs artistes ont cherché à explorer le monde du rêve et de l’inconscient. Ce monde était considéré plus réel et plus véritable que la soi-disant réalité perçue par la raison, donc il était «surréel». Les artistes les plus célèbres du surréalisme sont Salvador Dali, René Magritte et Man Ray. Les surréalistes se sont inspirés du peintre français Henri Rousseau (dit Rousseau le Douanier, mort en 1910) et d’écrivains français comme Guillaume Apollinaire, Paul Éluard et André Breton.
L'Artiste
Jean Arp (1886-1966) est né à Strasbourg, d’abord sous la citoyenneté allemande, ensuite sous la citoyenneté française. Il était poète, ami de Paul Éluard, et, en 1916, co-fondateur du groupe Dada. Ce groupe a emprunté le terme de dada, qui veut dire hobby horse, au vocabulaire des petits enfants, pour se moquer de l’art et de la littérature «sérieux». Ses sculptures, de plus en plus abstraites, lui ont donné une renommée internationale.