Henri Fantin-Latour, Les Brodeuses [Les Deux Soeurs], 1859
L'Œuvre
Dans ce tableau, l’artiste a fait un double portrait de ses deux soeurs. Nathalie, à gauche, arrête sa broderie pour regarder l’artiste, et Marie, à droite, n’interrompt pas sa lecture. Leurs robes noires à cols blancs semblent être des uniformes d’écolières. La composition est équilibrée par deux diagonales blanches en forme de « x », composées de la broderie, de la manche de Nathalie et du collier de Marie, et du collier de Nathalie, du livre et de la manche de Marie.
Le Moment historique
Au milieu du dix-neuvième siècle, l’éducation des jeunes filles bourgeoises comprenait toujours les arts de la maison comme la broderie, en plus des arts comme le dessin et l’aquarelle. Les filles allaient à l’école, non pas pour trouver une profession, mais pour être des épouses intelligentes et pour être capables de gérer les affaires familiales.
Le Genre
Vers le milieu du dix-neuvième siècle, beaucoup d’artistes ont réagi contre le romantisme, qui soulignait des scènes imaginaires et idéalisées. Ils ont fait des œuvres dont le sujet est le monde quotidien, représenté tel qu’il est, sans embellissement. Cette tendance s’appelle le «naturalisme» ou le «réalisme», même si le style n’imite pas le réalisme technique favorisé par l’Académie.
L'Artiste
Henri Fantin-Latour (1836-1904), le fils d’un peintre de Grenoble, est allé à l’École des Beaux-arts à Paris. Il est considéré comme la charnière entre le réalisme et l’impressionnisme. Ses œuvres comprennent des natures mortes qui montrent l’influence de Chardin. Il a fait aussi beaucoup de portraits, parfois d’un style adouci comme dans ce tableau, et parfois d’un réalisme presque photographique.