Jean Siméon Chardin, Le Gobelet d’argent, v. 1728
L'Œuvre
Ce tableau est une nature morte. Il est composé d’objets quotidiens que l’on trouverait dans une maison, mais pas dans une maison de paysans. Le gobelet d’argent et la carafe de verre, au lieu de vaisselle en terre, reflètent un statut social élevé. Les objets appartenaient à l’artiste lui-même. Le peintre s’intéresse au jeu de la lumière et aux reflets sur les surfaces lisses de l’argent, du verre et des fruits.
Le Moment historique
La classe bourgeoise s’est agrandie dans la première moitié du dix-huitième siècle, et l’achat de peintures n’ a plus été réservé aux gens de la noblesse. Les sujets familiers de la vie quotidienne attiraient autant l’attention que les scènes mythologiques d’autrefois, surtout dans les expositions publiques.
Le Genre
Depuis le début du dix-septième siècle, la nature morte était un sujet d’intérêt artistique, surtout en Hollande. L’on considère Chardin comme héritier de cette tradition. Il s’est intéressé aux formes et aux textures des objets, plutôt qu’à leur importance symbolique. Il a influencé de nombreux artistes des générations suivantes, comme Cézanne, Matisse et Braque.
L'Artiste
Jean Siméon Chardin (1699-1779) a été élève à l’Académie de St-Luc à Paris, et plus tard il a été reçu à l’Académie royale de la peinture et de la sculpture dans la catégorie de peintre «des animaux et des fruits», une peinture moins prestigieuse que la peinture historique ou le portrait. Il est aujourd’hui reconnu pour ses natures mortes, comme La Raie (1728) et ses scènes de genre de la vie bourgeoise, comme Les Bulles de savon (1734) et Le Bénédicité (1740).