Hubert Robert, La Ruine, 1789
L'Œuvre
Dans cette scène imaginaire, la colonnade d’un bâtiment important est tout ce qui en reste. Des hommes, peut-être des soldats à cause de leurs casques, se penchent sur une partie de colonne brisée. Un autre homme, à la cape rouge, leur parle, sous la sculpture d’une déesse inconnue. À droite, une échelle montre que le temple sert maintenant d’habitation ou de grange. Au loin se dresse un obélisque antique.
Le Moment historique
Au cours des 17e et 18e siècles, en Europe, une partie importante de l’éducation d’un jeune homme riche était de faire un voyage en Italie. C’est ce que l’on appelait «le Grand Tour». On croyait que la vue de sites historiques de l’antiquité, surtout de la ville de Rome, aurait une influence positive sur le goût et la morale. Les ruines antiques étaient un sujet d’admiration, mais aussi un rappel que l’Empire romain, malgré sa puissance d’autrefois, s’était effondré.
Le Genre
Beaucoup d’artistes français et italiens ont fait des tableaux et des gravures, parfois embellis par l’imagination de l’artiste, pour servir de souvenirs du voyage. Il était très à la mode, en Angleterre surtout, pour les nobles d’avoir des tableaux de ruines antiques. De plus, on aimait embellir ses jardins avec des statues et des fragments architecturaux qu’on avait achetés en Italie au cours d’un Grand Tour.