François-André Vincent, Arria et Paetus, 1784
L'Œuvre
Le sujet de ce tableau est la confrontation entre un général romain, Paetus, et sa femme Arria. Paetus avait tenté une révolte contre l’empereur, mais cela a été un échec et maintenant il est prisonnier. Arria lui rend visite en prison, et lui déclare que l’honneur demande qu’il se suicide au lieu de subir cette humiliation. Quand son mari hésite, elle lui fait une démonstration de courage en se suicidant elle-même. Le premier nom qui figure dans le titre, et le personnage le plus central dans le tableau, est donc Arria.
Le Moment historique
La Révolution française n’avait pas encore commencé, mais il y avait déjà un sentiment public contre la monarchie. Pour les royalistes, ce tableau pouvait représenter une leçon de morale de ce qui arriverait aux traîtres, tandis que pour les critiques du gouvernement, il représentait un exemple du courage de ceux qui résistent aux tyrans.
Le Genre
Depuis la Renaissance, la peinture considérée la plus élevée traitait de sujets mythologiques ou bibliques, c’est-à-dire une «peinture historique», dans un tableau de grand format. Les peintres baroques du 17e siècle ont ajouté les éléments du mouvement et du contraste du clair et de l’obscur, employés pour rendre le sujet plus dramatique. Toujours aux 18e et 19e siècles, ce genre de tableau restait populaire et gagnait souvent des prix dans les expositions d’artistes.
L'Artiste
François-André Vincent (1746-1816), le fils d’un peintre, a gagné le Prix de Rome en 1768. Il a été admis à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1777. On le considérait le chef de l’école néoclassique et le rival principal de Jacques-Louis David (1748-1825). Il a été nommé professeur à l’École des Beaux-arts de Paris en 1792. Il avait au début des sentiments royalistes, mais après la Révolution, il a été nommé un des premiers membres de l’Académie des Beaux-arts de l'Institut de France, qui a remplacé l'Académie royale en 1795.